Synopsis
L’intrigue repose sur le conflit entre musulmans et chrétiens durant une guerre civile dans un pays imaginaire, aux toponymes inventés. On pense au Liban, bien que le mot ne soit jamais prononcé dans le film, mais le réalisateur a voulu « rester dans un univers imaginaire. Incendies est un film qui parle de politique sans être lui-même politique : il s’agit de traiter de la colère, pas de la provoquer3. »
L’histoire commence dans la partie chrétienne, au nord d’une contrée fictive du Moyen-Orient. Nawal Marwan, de confession chrétienne, est forcée d’abandonner son premier fils, Nihad, à sa naissance car il était le fruit d’une relation avec un musulman. La grand-mère de Nawal le marque toutefois au talon droit de trois points alignés verticalement à titre de signe distinctif, après quoi l’enfant est placé dans un orphelinat à Daresh — la capitale fictive de ce pays fictif —, où sa mère se promet de venir le rechercher, une fois qu’elle aura terminé ses études.
Mais les tensions éclatent dans le pays et, voulant retrouver son enfant, Nawal se rapproche de la zone de conflits. Quand elle arrive à l’orphelinat, il est trop tard : le bâtiment a été détruit par des milices musulmanes qui ont emmené les enfants avec eux, du côté des camps de réfugiés de Deressa. Elle prend donc un bus à destination de ce camp. Mais le bus est attaqué par des chrétiens à la solde d’un chef politique, qui massacrent les passagers musulmans, et Nawal ne doit son salut qu’à la croix qu’elle porte autour du cou. Quand elle arrive enfin à Deressa, elle découvre les ruines du camp de réfugiés, entièrement détruit par les chrétiens. Dans ces conditions, avec son fils avalé par la guerre, le père de son fils assassiné, elle n’a plus rien à perdre et rejoint un groupe radical musulman. Elle infiltre le camp adverse en tant que professeur de français et réussit à assassiner un dirigeant politique chrétien (le chef de la milice chrétienne).
Pour ce meurtre, elle est condamnée sans procès et enfermée pendant 15 ans à la prison secrète de Kfar Ryat, dans le sud, qui évoque la prison de Al-Khiam, à l’époque sous contrôle israélien. Elle y est régulièrement torturée et violée par Abou Tarek, un ancien tireur d’élite recyclé en bourreau. Elle chante souvent pour ne pas sombrer dans le désespoir et la folie. Durant sa détention, elle tombe enceinte de son bourreau et accouche de jumeaux, ceux-là mêmes qui rechercheront leurs origines.
C’est que son fils, Nihad de Mai (surnom provenant de la date de son inscription dans les registres de l’orphelinat de Daresh), avait entretemps été recruté et formé par les milices musulmanes. Tireur d’élite hors pair, il veut s’enrôler dans les rangs des combattants martyrs et mourir afin que ses photos soient largement médiatisées et que sa mère puisse ainsi voir son visage ; toutefois, son chef, Chamsedinne, s’y oppose. Sans famille, sans attache, Nihad devient possédé par la guerre. Devenu franc-tireur, il est désormais « soldat de la mort » qui « tire sur tout ce qui bouge », dira de lui Chamseddine dans le film. Mais Nihad finit par être capturé par le camp chrétien qui en fait un gardien de prison. Et c’est là que Nihad Harmanni, qui va prendre le nom d’Abou Tarek, devient le bourreau de sa propre mère — dont il ignore tout…
Réalisation | Denis Villeneuve |
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Scénario | Denis Villeneuve Valérie Beaugrand-Champagne adapté de la pièce de Wajdi Mouawad |
Musique | Grégoire Hetzel |
Acteurs principaux |
Lubna Azabal |
Sociétés de production | micro_scope |
Pays de production | ![]() ![]() |
Genre | Drame |
Durée | 131 minutes |
Sortie | 2010 |